samedi 11 février 2017

La La Land



LA LA LAND
de Damien Chazelle


Je fais partie de la poignée de personnes qui n'ont pas aimé whiplash. D'habitude je n'accorde pas tant d'importance que ça aux œuvres précédentes. Mais ce réalisateur a mis tellement de lui dans ce film, qu'ils forment un tout. Ses positions sur l'art et sur la vie en général, sont tellement différentes des miennes que le film a perdu de sa superbe. Rajouter à cela que je n'aime pas trop les comédies musicales, (je suis consciente de passer à coté de magnifiques pépites plus riches les unes que les autres comme cabaret ou west side story). Ce film ne semblait pas fait pour moi. Mais devant l’impatience générale et l'admiration chevillée au corps de certain (ami « écran ciné »si tu passes par là!), j'ai décidé de lui donner une chance.

Et ce fut une formidable expérience. Mais avant de commencer à parler de ce film je tiens juste à préciser quelques petites choses. Alors qu'il est sorti depuis quinze jours au moment ou j'écris ces lignes. Tout a déjà été dit, son contraire aussi, le plus souvent avec virulence et véhémence. Là je ne parlerai que de ce que j'ai ressenti face à cette œuvre.
Dès le début, j'ai été attachée à mon fauteuil. Je pense ne jamais avoir été cueillie par une scène d'ouverture comme ça. Car là il n'est plus question de libre arbitre, le talent de la réalisation vous kidnappe. Elle insinue également, la musique d'ouverture qui ne vous quittera plus. Ajoutez à cela des couleurs chatoyantes et gaies, des chorégraphies assez incroyables sur une bretelle d'autoroute ou sur des voiture. Tout est là pour créer des souvenirs cinématographiques.
La musique a vraiment une place importante ici. Bien sur il y a tous ces morceaux entraînants et dansés. Mais il y aussi le jazz! Le réalisateur prend le temps de nous parler et de nous expliquer ce qu'il aime dans cet art. Les morceaux sont intenses et nous donnent envie d'en écouter encore et encore.
J'ai eu un plaisir visuel de chaque minute. Tout était féerique et parlait à l'amoureuse du cinéma qui est en moi. Tous ces clins d’œils sont jubilatoires, tout le monde verra quelques unes des références de ce film, les plus érudits les verront toutes, et les plus prétentieux le prétendront.
Les décors m'ont éblouis. Que ce soit la visite des studios, la chorégraphie dans le coucher de soleil, ou encore le passage dans le funiculaire tout prend un aspect touchant et chaleureux. Les moments dans les chambres et les appartements des protagonistes, sont le reflet de leurs attentes et de la vision de leurs arts.
Même au moment ou ils cohabitent on perçoit comment l'un influence l'autre en regardant les murs et la lumière utilisée. C'est tout ce que j'aime dans le cinéma.
Ryan Gosling et Emma Stone sont étonnants, les numéros chorégraphiés et de claquettes m'ont bluffés. je ne parlerai pas de l'incroyable virtuosité de l'acteur devant son piano jouant du jazz. On pourra me taxer de bienveillance, mais ce n'est sûrement pas le cas de ce réalisateur. On connaît son exigence à propos de cette discipline. Plus généralement ces acteurs sont exceptionnels. Leur duo fonctionne à merveille, et ils portent le film avec une classe qui n'est pas sans rappeler celles des acteurs de l'age d'or hollywoodien.
Ce film est une suite de prouesses humaines autant que techniques. Une sorte de déclaration d'amour au cinéma, mais comme le scénario le fait dire au personnage principal « à hollywood on admire tout mais on ne respecte rien ». le message du film est plus sombre. Et il est sans concession mais peut-on s'attendre à autre chose de la part de ce réalisateur. Sa vision sur la réussite dans la vie et dans le cinéma, est désabusée. C'est ceci qui m’empêche d'y adhérer pleinement. Son discours est à l'opposé de ce qu'est ma vision de « concrétiser ses rêves ». Mais je ne veux pas m'étendre sur le sujet. Je veux laisser à ceux qui ne l'ont pas vu la chance de le découvrir de se faire leurs propres opinions.


Comme pour son précédent film je n'ai pas adhéré à sa philosophie. La dernière fois ça m'avait empêché de profiter de l’œuvre. Mais ici ce n'est pas le cas. De plus pour ceux qui ont vu le précédent on peut noter l'évolution de l'homme et de l'artiste qui est aux manettes. Mais ne nous trompons pas si ce film a été réalisé en second, il a été écrit en premier, il n'avait juste pas pu être filmé car trop coûteux.
Même si j'ai beaucoup parlé de whiplash, il n'est pas nécessaire d'avoir vu l'un pour apprécier l'autre. Quant à moi je regrette de ne pas avoir découvert damien Chazelle avec ce magnifique La La Land.






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