samedi 25 février 2017

les figures de l'ombre



LES FIGURES DE L'OMBRE
(HIDDEN FIGURES)
de Théodore Melfi

Hidden figures est un choix presque par hasard. Si mon amoureux n'en avait pas entendu parler on serait passé à coté. Peu de publicité a été faite autour de ce film qui pourtant retrace un moment clé de la conquête spatiale.


En 1962 , alors que la ségrégation bat son plein, des femmes noires travaillent au centre de langley. Elles sont des génies . Elles calculent plus juste et plus vite que n'importe qui d'autre. Elles sont engagées pour effectuer les calculs et vérifier ceux des ingénieurs. Ce film suit trois de ces femmes, trois amies méritantes, les trois plus symboliques. Il y a Katherine Johnson qui aura un rôle déterminant dans le vol de friendship 7.
Dorothy Vaughn superviseur des femmes de couleurs, elle a les fonctions mais ni le titre ni la paie. Elle est une femme visionnaire elle saura anticiper l'un des plus grands changement de son temps, étudiera,et mettra à l’abri les femmes qu'elle encadre. La troisième Mary Jackson est si brillante qu'un ingénieur ne veut plus travailler qu'avec elle et la pousse à devenir elle même ingénieur, pour cela elle bougera des montagnes et combattra pour toutes les femmes.
Ce film a une importance capitale pour tout un chacun. Il est un témoignage sur une époque, sur une manière de penser, et d'agir. Il est difficile de parler de ce film sans spolier. Mais il a un écho très particulier aujourd'hui ou les pires comportements et idées haineuses resurgissent. Il est formateur de voir comment la ségrégation se cache dans les habitudes, et à quel point il est nécessaire de faire attention à la haine et au racisme quotidien. Le fond du film est précieux.
Pour la forme elle est assez traditionnelle. Le déroulé est chronologique, l'image est belle et nette. Les décors sont magnifiques, et retranscrivent les inégalités entre blancs et noirs. les moments ou l'on voit ces héroïnes vivre sont bouleversants car une partie d'entre eux montrent le mépris au quotidien, il pèse même à l'écran.
Les couleurs de ce film sont vives, éclatantes, et dynamiques à l'image de notre trio.
Les costumes sont beaux.
Pour servir ce film il y a un casting magnifique. Taraji P Henson donne ses traits à Katherine. Elle la joue avec finesse et force. octavia Spencer qui est nommée aux oscars pour le rôle de Dorothy est inspirante. Et le dynamisme et la force de Janelle Monae rentrent en écho avec ceux de Mary. Elle est le sourire du trio.
Rajoutez à cela un kevin Costner qui découvre la ségrégation comme d'autres découvrent que la pluie mouille; et Kirsten Dunst qui a la tache ingrate d'incarner les personnes bien pensantes qui croyaient normal de penser qu'une personne noire devait être moins bien traitée que les blancs.
Tout est mis en œuvre par le réalisateur, pour que le spectateur est un confort de vision et puisse se concentrer sur le message du film.

Ce film est d'une efficacité parfaite. Alors qu'il retrace les événements de 1962, il nous parle d'aujourd'hui. Il fait parti des films importants que j'aurai découvert.





jeudi 23 février 2017

citizen kane



CITIZEN KANE
de Orson Welles



Il y a une majorité de films dont je pense pouvoir parler. Je me sens capable de tout dévorer. Puis je me retrouve face à la réalité. J'essaie de vous parler de mon ressenti sur un film élu plusieurs fois «meilleur film de tous les temps» et qui a obtenu l'oscar du «meilleur scénario original» en 1941, le joyau citizen kane.


Le film commence par un magnifique plan sur un portail majestueux, derrière lequel se découpe à l'horizon un château. La luxueuse demeure de Charles Foster Kane, Xanadu. Kane, l'un des hommes les plus puissants, et les plus riches de l’Amérique vient de mourir, seul avec ses serviteurs. Lors de son dernier souffle, il a fait tomber la boule à neige qu'il tenait et murmuré «rosebud». Au moment de rédiger la nécrologie de cet ancien magnat de la presse, des questions se posent qui est rosebud?
et pourquoi ce sont ses derniers mots? Un journaliste décide donc d’enquêter sur l'homme et retrace sa vie et elle commence dans une petite ville du fin fond de l’Amérique, ou sa mère aubergiste l’élevait.
La première chose qui impressionne dans ce film est le luxueux noir et blanc dans lequel il est filmé. Il est beau et intense. Un soin particulier a été porté à la lumière. La lumière et la photographie sont les ornements du film mais pas seulement. Ils représentent aussi l'état d'esprit dans lequel est notre héros. De la lumière franche quand il fait campagne, aux pièces sombres de xanadu, elles sont un vrai indicateur à l'image de l'état d'esprit de cet homme.
Welles utilise un autre de ses points forts pour nous parler de son personnage principal; c'est la construction de son image. A l'écran ce film est juste magnifique. Il y a des moment ou j'aurai voulu arrêter le blu ray, juste pour admirer comment il met en scène les perspectives, ou les effets de profondeurs.
Tout est tellement étudié, tout est si magnifique, que chaque image est une œuvre d'art à part entière. Tout ce décor, devient le reflet de la vie de Kane, de sa complexité. Lorsqu'il traverse un moment simple et apaisé, le décor est dépouillé; lorsque c'est compliqué, il y a une architecture recherchée ou alors une accumulation d'objets. On peut savoir à tout moment ou en est cet homme dans sa vie.

Même si je pourrai voir et revoir ce film pour sa photographie, et sa construction pour le comprendre et le décortiquer; la prouesse du réalisateur tient aussi à la manière dont est raconté le film. Il y a un narrateur en voix off, omniscient qui nous guide au début et à la fin du film. Puis il y a le journaliste, qui chargeait de comprendre ce qu'est « rosebud » passe de protagoniste en protagoniste. Et ce sont eux qui nous raconte la vie de cet homme avec des analepses, ou ils nous livrent un moment de leurs vies qu'ils ont partagé avec Kane et qui nous apprend quelque chose sur lui de manière subjective.
C'est le briefing, du début du film, le moment ou les journalistes préparent sa nécrologie qui nous donne la trame de l'histoire. Et chaque passage du film trouve sa place naturellement dans sa chronologie.
Tout est pensé. Même le personnage du journaliste n'est jamais face caméra, il est toujours de dos, ou dans la pénombre ou c'est filmé en vue subjective A la fin du film on ne connaît pas son visage, la seule personne que nous avons suivi pendant tout le film est le ctizen Kane. Et pourtant a aucun moment, il ne témoigne sur sa vie.
Devant la caméra, comme derrière, il y a orson welles. Oui car quand on est talentueux on peut briller de chaque coté de la caméra dans un même film. Il est Charles foster kane, dans sa complexité, et dans sa solitude au milieu de la foule. Je n'imagine aucun autre acteur capable de jouer cet homme au fil de sa vie. Même les maquillages sont exceptionnels pour des effets spéciaux de la fin des années 30.
Après il est juste l'arbre plus grand que tous les autres dans la foret, car tous les acteurs sont excellents.

Il n'y a pas à se torturer pour conclure ce billet. Regardez ce film.


jeudi 16 février 2017



QUEEN OF KATWE
de mira Nair


J'ai vu très peu de film de Lupita nyong'o, d'abord car sa carrière est courte, mais les choix qu'elle fait sont toujours ambitieux. Ne pouvant voir la pièce de théâtre qu'elle a joué à New York, j'ai décidé de la suivre sur instagram. Et c'est comme ça que j'ai entendu parlé de ce film. Je me sens coupable car si elle n'avait pas fait partie de ce projet, je ne m'y serai pas intéressée, car estampillé « disney ».

Queen of Katwé, suit la championne d'échec Phiona Mutesi alors qu'elle a une petite dizaine d'années. Pour permettre à sa famille de survivre, elle vend des épis de mais, au bord de la route de son bidonville katwé.. En effet sa maman élève seule ses quatre enfants et chacun d'entre eux travaillent pour que tous est à manger, ainsi qu'un toit pour dormir.
 A force de voir son frère disparaître, Phiona décide de le suivre et se retrouve dans le cours d'échec de Robert. Robert est un ingénieur issu lui aussi de Katwe. N'ayant personne pour le pistonner dans une entreprise il se décide à travailler pour l'église et à encadrer les enfants. Constatant qu'une partie d'entre eux viennent en voir d'autres jouer au foot mais ne peuvent pas participer, car leurs parents n'auraient pas les moyens de les soigner si ils se blessaient. Il leur propose de faire un autre jeu de stratégie moins dangereux... les échecs! Il créé un espèce de cours de d'échecs ou les enfants apprennent à jouer et peuvent manger du porridge.
C'est dans ce cours qu'arrive notre héroïne. Alors qu'elle ne sait pas lire, elle comprend tout de suite les stratégies, comment anticiper et devient vite le petit prodige de l’Ouganda. Cependant tout parcours initiatique est difficile, et c'est ça que nous suivons.

Le travail sur l'image retransmet avec beauté et parfois âpreté les couleurs de l'Afrique. Il n'y a pas un moment ou à l'image on ne voit pas la pauvreté, mais il n'y a pas un moment ou l'on ne voit pas ses couleurs chaudes sur les tissus, sur les habitations ou dans les paysages. Ce qui m'a le plus étonnée est le discours sur l'enfance de ces petits. Je m'attendais quand même à une vision très Disney. J'avais tout faux. Tiré du roman autobiographique de cette championne, on aborde la misère, la mort que ce soit des adultes ou des enfants. le manque de tout. La maternité précoce, mais également l'inquiétude quand arrive l'age ou elle devient femme.
Le racisme, et l'exclusion que provoque la pauvreté. Tout est abordé, pour certaines choses au détour d'une phrase, pour d'autre de manière plus développée. Mais ces thèmes sont portés par ces enfants plein d'entrain, ils allègent le ton du film tout en préservant le fond. Et ces thèmes passent sans jamais que le film effleure le mélodrame.

Une prouesse de la réalisation, mais elle n'est pas seule tout est justement mené. La réalisatrice articule son récit en fonction des parties importantes que joue Phiona. elles sont des marqueurs tout autant de l'évolution de son jeu que de son évolution personnelle, voire celle de sa famille. ça allège, le récit et balaie tout ce qu'il y a à balayer. Cette dextérité dans la réalisation se retrouve dans la manière de diriger son casting majoritairement d'enfants, une vraie prouesse. Ils sont tous tellement attachants, et si forts qu'ils sont inspirants.
 Les adultes sont principalement représentés par David Oyelowo et Lupita Nyong'o, ils sont parfaits , ils n'ont pas le choix, c'est le minimum à faire quand on donne la réplique à ces enfants.
Lupita nyong'o en est l'exemple le plus marquant. Elle est Henriette, ses mimiques, sa beauté, la force qui émane d'elle rend possible l'histoire incroyable de femme africaine, veuve mère et seule. Et c'est en ça que je suis la plus reconnaissante au film. Le discours sur cette mère courage qui apprend la force à ses enfants et qui leur permet d’être des gens biens. Cette femme qui affrontera la misère sans aucune compromission, pour ne jamais montrer le mauvais exemple à ses enfants. Et qui fera toujours au mieux pour eux. Ne baissant jamais les bras, et se battant chaque jour.
Elle n'est pas la seule femme forte de ce film. Sa fille est la fille de sa mère. Elle est têtue, courageuse, volontaire, investie et pense autant à sa famille qu'à elle.


Ce film m'a émue par son discours, par ses personnages, par la force qui émane de lui. C'est un film sans concession pour un Disney. Et pourtant il n'y a aucune date de sortie en france. Je ne ferai pas de politique à trois balles, mais je me demande ce qui peut bien l'empêcher de sortir . 

samedi 11 février 2017

Rogue one



ROGUE ONE: A STARS WAR STORY
de Gareth Edwards



Rogue One a en commun avec les animaux fantastiques, le fait d’être le premier opus de ce que l'on appellerait un spin off à télévision. Et même si c'est intéressant et attise ma curiosité, j'ai quand même salement l'impression d’être prise pour une vache à lait. Et si le premier ne m'a pas attiré, le second m'a vue sautiller jusqu'à la salle de cinéma avec un plaisir non dissimulé.

Et je n'ai pas été déçue , il m'a joliment ramené aux tout premiers films , et au souvenir du plaisir simple que j'avais eu à les découvrir sur des cassettes vidéos car oui je suis vieille. Cette rapidité à rentrer à nouveau dans cet univers, est avant tout due au formidable travail sur l'image
Le plus flagrant est avec les images des visages faisant revivre à l'identique les personnages de 77. Si d'un point de vue éthique ça pose question, j'avoue que ça rajoute de la magie à cette expérience cinématographique.
Mais ce qui m'a le plus marqué est le travail sur l'image en tant que telle. Ce film est le préquel de l'épisode IV. La qualité de l'image doit s'aligner avec ce dernier. Pour faire ce film, le réalisateur s'est conformé sur le code couleur et sur les teintes de l'époque. On a l'impression que c'est le même grain,voire la même pellicule. Et pourtant on sent toute la technicité de ce film, tout l'art de 2016 est utilisé pour que l'on puisse voir ce film et les trois autres qui suivent chronologiquement . Et c'est super bien réussi, il ne tombe jamais dans l'écueil ou est tombé Lucas avec les épisodes I, II, III. Il n'y a pas de surenchères visibles, tout est simple et épuré.
Gareth Edwards a tout réussit à l'image. Il se paie même le luxe d'intégrer des images non utilisées de la première saga sans que l'on s'en aperçoive. Je le trouve vraiment brillant. C'est difficile d'en parler sans spoiler, je vous dirai juste qu'il a réussi a rendre ses six ans à mon amoureux, quant à moi j'ai été comme hypnotisée.
Il y a cependant des choses qui me gênent. La première est le scénario. Les scénaristes de Lucasfilm ne voulaient qu'un film,ce qui fait que tout est concentré sur deux heures. La contre partie est que les personnages sont juste esquissés. C'est dommage! Le seul personnage qui est présenté est Jyn. C'est à la fois tiré par cheveux et pas très original, mais au moins on connaît des choses sur elle et sa tient relativement la route. Mais là un casteur fou est intervenu, et Félicity Jones a été choisie...
Mais voilà elle n'a pas l'aura ni le charisme de Daisy Ridley ou de Carrie Fisher et elle ne tient pas la route. Son jeu a assez peu de nuances. Elle a du mal à donner vie à cette jeune fille providentielle qui va se découvrir et devenir une héroïne. Le costume est trop grand pour elle.
Mais comme le film est bon on pallie ce manque en s'attachant aux autres personnages. Personnages secondaires qui manquent d'épaisseur et ça se fait cruellement sentir.
Par exemple le personnage de Cassian joué par Diégo Luna (la voix de manolo dans The Book Of Life)est intéressant, on sent qu'il y a plein de choses à raconter. Et on a envie de les connaître mais rien n'est dit.
De même pour Chirrut Imwe, le personnage le plus charismatique de cet épisode, on ne sait rien de lui, ni de son acolyte, ni des liens qui les unissent. Et à ce niveau là, vu la place qu'ils prennent dans l'histoire , c'est un vrai loupé.
Le Droid, est bien écrit, drôle, et attachant comme il se doit dans un star wars.
Ma seconde grosse déception, et qui commence à être récurrente est la frustration que provoque les bandes annonces et les fuites organisées par les studios
Premièrement moi, j'attendais Forrest whitaker, et lui aussi il a beaucoup été coupé au montage. Rajoutait à cela qu'il semble avoir tourné un combat dantesque qui explique l'état de son personnage dans l'histoire. Combat qui ne sera jamais monté, c'est un peu dure. Du coup le spectateur ne comprend pas pourquoi il est comme ça et ce qui lui arrive en voyant le film, et a vraiment l'impression d’être pris pour une buse lorsqu'il apprend que cette histoire sera développée sur un autre média.
Vous ne verrez pas non plus la moitié des images de la bande annonce officielle qui laisse transparaître la première fin qui a été tournée, complètement différente de celle que l'on voit. C'est une espèce de publicité mensongère et bien qu'elle ne dépend pas du réalisateur et qu'elle ne nuit pas au film, ça m'énerve au plus haut point.
Mais tout cela est contre balancé par des moments mythiques dont je brûle de vous parler, mais je ne peux pas le faire sans vous spolier alors je me tais. Et je sais que tout le monde parle de Vador, mais moi c'est l'épilogue qui m'a fait frissonner et presque pleurer.

J'ai aimé ce film, vraiment beaucoup. Je regrette plein de petites choses et j'avoue appréhender de voir tout autre film avec felicity Jones qui est ma grosse déception.
Mais il me tarde de me caler face à mon blu ray et de regarder les quatre à la suite.




La La Land



LA LA LAND
de Damien Chazelle


Je fais partie de la poignée de personnes qui n'ont pas aimé whiplash. D'habitude je n'accorde pas tant d'importance que ça aux œuvres précédentes. Mais ce réalisateur a mis tellement de lui dans ce film, qu'ils forment un tout. Ses positions sur l'art et sur la vie en général, sont tellement différentes des miennes que le film a perdu de sa superbe. Rajouter à cela que je n'aime pas trop les comédies musicales, (je suis consciente de passer à coté de magnifiques pépites plus riches les unes que les autres comme cabaret ou west side story). Ce film ne semblait pas fait pour moi. Mais devant l’impatience générale et l'admiration chevillée au corps de certain (ami « écran ciné »si tu passes par là!), j'ai décidé de lui donner une chance.

Et ce fut une formidable expérience. Mais avant de commencer à parler de ce film je tiens juste à préciser quelques petites choses. Alors qu'il est sorti depuis quinze jours au moment ou j'écris ces lignes. Tout a déjà été dit, son contraire aussi, le plus souvent avec virulence et véhémence. Là je ne parlerai que de ce que j'ai ressenti face à cette œuvre.
Dès le début, j'ai été attachée à mon fauteuil. Je pense ne jamais avoir été cueillie par une scène d'ouverture comme ça. Car là il n'est plus question de libre arbitre, le talent de la réalisation vous kidnappe. Elle insinue également, la musique d'ouverture qui ne vous quittera plus. Ajoutez à cela des couleurs chatoyantes et gaies, des chorégraphies assez incroyables sur une bretelle d'autoroute ou sur des voiture. Tout est là pour créer des souvenirs cinématographiques.
La musique a vraiment une place importante ici. Bien sur il y a tous ces morceaux entraînants et dansés. Mais il y aussi le jazz! Le réalisateur prend le temps de nous parler et de nous expliquer ce qu'il aime dans cet art. Les morceaux sont intenses et nous donnent envie d'en écouter encore et encore.
J'ai eu un plaisir visuel de chaque minute. Tout était féerique et parlait à l'amoureuse du cinéma qui est en moi. Tous ces clins d’œils sont jubilatoires, tout le monde verra quelques unes des références de ce film, les plus érudits les verront toutes, et les plus prétentieux le prétendront.
Les décors m'ont éblouis. Que ce soit la visite des studios, la chorégraphie dans le coucher de soleil, ou encore le passage dans le funiculaire tout prend un aspect touchant et chaleureux. Les moments dans les chambres et les appartements des protagonistes, sont le reflet de leurs attentes et de la vision de leurs arts.
Même au moment ou ils cohabitent on perçoit comment l'un influence l'autre en regardant les murs et la lumière utilisée. C'est tout ce que j'aime dans le cinéma.
Ryan Gosling et Emma Stone sont étonnants, les numéros chorégraphiés et de claquettes m'ont bluffés. je ne parlerai pas de l'incroyable virtuosité de l'acteur devant son piano jouant du jazz. On pourra me taxer de bienveillance, mais ce n'est sûrement pas le cas de ce réalisateur. On connaît son exigence à propos de cette discipline. Plus généralement ces acteurs sont exceptionnels. Leur duo fonctionne à merveille, et ils portent le film avec une classe qui n'est pas sans rappeler celles des acteurs de l'age d'or hollywoodien.
Ce film est une suite de prouesses humaines autant que techniques. Une sorte de déclaration d'amour au cinéma, mais comme le scénario le fait dire au personnage principal « à hollywood on admire tout mais on ne respecte rien ». le message du film est plus sombre. Et il est sans concession mais peut-on s'attendre à autre chose de la part de ce réalisateur. Sa vision sur la réussite dans la vie et dans le cinéma, est désabusée. C'est ceci qui m’empêche d'y adhérer pleinement. Son discours est à l'opposé de ce qu'est ma vision de « concrétiser ses rêves ». Mais je ne veux pas m'étendre sur le sujet. Je veux laisser à ceux qui ne l'ont pas vu la chance de le découvrir de se faire leurs propres opinions.


Comme pour son précédent film je n'ai pas adhéré à sa philosophie. La dernière fois ça m'avait empêché de profiter de l’œuvre. Mais ici ce n'est pas le cas. De plus pour ceux qui ont vu le précédent on peut noter l'évolution de l'homme et de l'artiste qui est aux manettes. Mais ne nous trompons pas si ce film a été réalisé en second, il a été écrit en premier, il n'avait juste pas pu être filmé car trop coûteux.
Même si j'ai beaucoup parlé de whiplash, il n'est pas nécessaire d'avoir vu l'un pour apprécier l'autre. Quant à moi je regrette de ne pas avoir découvert damien Chazelle avec ce magnifique La La Land.






samedi 4 février 2017

hunt for the wilderpeople



HUNT FOR THE WILDERPEOPLE
de Taika Waititi


Dans ma vie il n'y a que mon amoureux pour m'amener hors de mes zones de confort. Je n'aurais jamais regardé Hunt for the wilderpeople s'il ne m'avait pas installé devant un vendredi soir.


Ricky Becker est un adolescent de presque treize ans qui a été placé de familles d’accueils en familles d’accueils depuis sa naissance. Au moment ou le film commence il est amené dans une énième famille, dernière chance avant d’être incarcéré dans une maison de redressement. En effet il est connu comme ingérable et c'est comme cela que l'administration s'occupe de ces enfants.
Cette dernière chance prend le visage de Bella. Sa maison est située au milieu de nulles part, elle y vit avec son mari Hec. Après plusieurs fugues de nuit ou il ne fait pas plus de cent mètres il finit par se laisser gagner par la douceur et les attentions de cette tante aimante. Mais un jour alors qu'il revient d'une balade avec son chien Tupac. Ils se retrouvent dans une situation imprévue qui va l’entraîner avec Hec et les chiens Zag, et Tupac dans une vie de baroudeur et dans un périple formateur.
Je ne jouerai pas le suspens à trois cents, j'ai été séduite par ce film aux accents de conte initiatique qui fait du bien au cœur et à l’âme.

Il y a d'abord un lieu mystérieux et magique: les paysages somptueux de la nouvelle Zélande aussi variés qu'incroyablement beaux. Ils sont toujours si féeriques que quelque soit la situation et ce qui se passe dans le récit, il semble y en avoir un d'adapté.
Les personnages sont emblématiques. Il y a le jeune héros. Il est charismatique et charmant, c'est impossible de ne pas s'attacher et de ne pas prendre partie pour lui.
Il a ses compagnons. Son oncle Hec, vieux grigou grincheux,sous ses airs bourrus il va lui enseigner ses techniques et lui apprendre à vivre. Mais cet homme évoluera tout autant que son comparse. Ces hommes sont accompagnés de leurs meilleurs amis, leurs chiens.
Comme dans toute bonne histoire, le héros rencontrera une princesse à cheval mais en adéquation avec son époque. Il croisera des gens qui l'aideront ou qui deviendront des obstacles. il accomplira aussi sa quête que je vous laisse découvrir.
Dans ce film qui est truffé de références et de clin d’œil, il y a un méchant ou devrai-je dire une méchante. Paula l'agent des services sociaux et son fidèle acolyte Andy l'officier de police de service. ils sont aussi féroces que drôles.
Finalement même le chapitrage qui d'habitude provoque chez moi des démangeaisons est ici une touche de plus d'humour bien choisit.
Bien que la réalisation et le scénario soient vraiment très bons; le point fort de ce film est le duo Sam Neil et Julian dennison. Le duo vieux grincheux et enfant futé et attachant fonctionne toujours,mais là il est exceptionnel.
Sam Neil n'a plus rien à prouver il est excellent quelque soit son rôle. la il donne vie à hec avec pudeur et justesse, et sans surenchère dans son jeu. Le personnage en sort grandi et semble encore plus secret et mystérieux.
Julian Dennison est une bouille à bisous. Il porte avec autant de brio l'humour que l'émotion dans ce qui est son premier film.

Ce film est d'une douceur et d'une beauté assez rare. C'est l'un de ceux qui fait du bien quand la vie fait mal. mais il ne se résume pas à un feel good movie. C'est un très bon film à coté du quel il serait dommage de passer.