jeudi 23 février 2017

citizen kane



CITIZEN KANE
de Orson Welles



Il y a une majorité de films dont je pense pouvoir parler. Je me sens capable de tout dévorer. Puis je me retrouve face à la réalité. J'essaie de vous parler de mon ressenti sur un film élu plusieurs fois «meilleur film de tous les temps» et qui a obtenu l'oscar du «meilleur scénario original» en 1941, le joyau citizen kane.


Le film commence par un magnifique plan sur un portail majestueux, derrière lequel se découpe à l'horizon un château. La luxueuse demeure de Charles Foster Kane, Xanadu. Kane, l'un des hommes les plus puissants, et les plus riches de l’Amérique vient de mourir, seul avec ses serviteurs. Lors de son dernier souffle, il a fait tomber la boule à neige qu'il tenait et murmuré «rosebud». Au moment de rédiger la nécrologie de cet ancien magnat de la presse, des questions se posent qui est rosebud?
et pourquoi ce sont ses derniers mots? Un journaliste décide donc d’enquêter sur l'homme et retrace sa vie et elle commence dans une petite ville du fin fond de l’Amérique, ou sa mère aubergiste l’élevait.
La première chose qui impressionne dans ce film est le luxueux noir et blanc dans lequel il est filmé. Il est beau et intense. Un soin particulier a été porté à la lumière. La lumière et la photographie sont les ornements du film mais pas seulement. Ils représentent aussi l'état d'esprit dans lequel est notre héros. De la lumière franche quand il fait campagne, aux pièces sombres de xanadu, elles sont un vrai indicateur à l'image de l'état d'esprit de cet homme.
Welles utilise un autre de ses points forts pour nous parler de son personnage principal; c'est la construction de son image. A l'écran ce film est juste magnifique. Il y a des moment ou j'aurai voulu arrêter le blu ray, juste pour admirer comment il met en scène les perspectives, ou les effets de profondeurs.
Tout est tellement étudié, tout est si magnifique, que chaque image est une œuvre d'art à part entière. Tout ce décor, devient le reflet de la vie de Kane, de sa complexité. Lorsqu'il traverse un moment simple et apaisé, le décor est dépouillé; lorsque c'est compliqué, il y a une architecture recherchée ou alors une accumulation d'objets. On peut savoir à tout moment ou en est cet homme dans sa vie.

Même si je pourrai voir et revoir ce film pour sa photographie, et sa construction pour le comprendre et le décortiquer; la prouesse du réalisateur tient aussi à la manière dont est raconté le film. Il y a un narrateur en voix off, omniscient qui nous guide au début et à la fin du film. Puis il y a le journaliste, qui chargeait de comprendre ce qu'est « rosebud » passe de protagoniste en protagoniste. Et ce sont eux qui nous raconte la vie de cet homme avec des analepses, ou ils nous livrent un moment de leurs vies qu'ils ont partagé avec Kane et qui nous apprend quelque chose sur lui de manière subjective.
C'est le briefing, du début du film, le moment ou les journalistes préparent sa nécrologie qui nous donne la trame de l'histoire. Et chaque passage du film trouve sa place naturellement dans sa chronologie.
Tout est pensé. Même le personnage du journaliste n'est jamais face caméra, il est toujours de dos, ou dans la pénombre ou c'est filmé en vue subjective A la fin du film on ne connaît pas son visage, la seule personne que nous avons suivi pendant tout le film est le ctizen Kane. Et pourtant a aucun moment, il ne témoigne sur sa vie.
Devant la caméra, comme derrière, il y a orson welles. Oui car quand on est talentueux on peut briller de chaque coté de la caméra dans un même film. Il est Charles foster kane, dans sa complexité, et dans sa solitude au milieu de la foule. Je n'imagine aucun autre acteur capable de jouer cet homme au fil de sa vie. Même les maquillages sont exceptionnels pour des effets spéciaux de la fin des années 30.
Après il est juste l'arbre plus grand que tous les autres dans la foret, car tous les acteurs sont excellents.

Il n'y a pas à se torturer pour conclure ce billet. Regardez ce film.


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