mercredi 15 mars 2017

The Book of Life




THE BOOK OF LIFE
de Jorge R Gutierrez


Il y a des films qui vous tiennent plus à cœur que d’autres que ce soit pour leurs propos ou les conditions particulières ou vous les avez vu.Certains d’entre eux vous rappelleront Noël et l’odeur du chocolat chaud, d’autres à quel point vous vous êtes senti vivant après leurs visionnages, prêt à croquer tout ce qui se passait dans votre vie. Celui ci est très particulier pour moi, c’est pour cela que j’ai hésité à écrire sur lui. Il me semble que je ne pourrai jamais le voir sans mon amoureux, ou sans pouvoir prendre sa main et la serrer. Mais ce n’est pas qu’un film “madeleine de Proust”, c'est une oeuvre détonante et atypique dans le monde de l’animation porteuse de messages forts

L’histoire commence avec l’arrivée au musée d’un groupe d’élèves n’étant pas sûre de vouloir être là. Mais une guide magnifique attend qu'ils qui arrivent, et instantanément monopolise l’attention des garçons, et hypnotise les filles. 
Elle ne les fait pas rentrer dans les salles principales, mais ils passent par une porte dérobée et se retrouvent dans une salle pleine de couleurs vives qui est consacrée au jour des morts, la fête mexicaine. Pour illustrer ses propos la jolie guide ouvre un énorme livre aux allures grimoire “the book of life”.
Elle souhaite leur raconter l’histoire de trois enfants. Manolo, fils d'un toréador, qui veut juste jouer de la guitare et chanter, alors que son père le rêve en matador descendant dans l’arène comme tous les hommes de sa famille. Joaquim dont la statue du père mort au combat trône au milieu de la ville, semble terriblement seul. Puis il y a Maria, la fille du gouverneur. Maria est une fille d’aujourd’hui dans les habits d’époque. Dès toute petite elle rêve d’autonomie, se bat avec les garçons, et les regarde gonfler leurs plumes pour la séduire. Témoin de ce combat de poussins qui se voient comme des coqs, la muerte et xibalba font un parie. la muerte qui est représentée par une magnifique femme aux cheveux noir de geai et aux tenues flamboyantes parie que le petit Manolo gagnera le coeur de Maria. La muerte est une déesse ou un ange, elle garde “the land of remembered”. Un lieu plein de couleurs ou les âmes des gens aimés et décédés se retrouvent. On y fait la fête, les mets sont succulents, et même si le manque des vivants se fait sentir, il fait bon y être. Xibalba quant à lui est le gardien des “Land of forgotten “ c’est une créature aux allures de petit bonhomme coriace. Il gère un pays froid et gris ou sont envoyés les âmes des gens qui n’ont personne pour chérir leurs souvenirs. Il parie que Joaquim séduira Maria, et s’il gagne ces deux divinités échangeront leurs domaines. 
Mais maria est envoyée en pension pour apprendre à bien se tenir. On ne retrouvera ces trois personnages qu'une fois devenus adultes, Maria est belle à en mourir, Joaquim coaché par le père de Maria est devenu un héro de l’armée, et Manolo est toujours déchiré entre sa guitare et ce que son père attends de lui. Et c'est la que commence le film. 
Dans ce film tout est beau, coloré et magnifique. le graphisme est difficile à décrire tant il est un pur bonheur pour les yeux. Les partis pris sont forts. la palette des couleurs est vive. A la manière de ce que l’on peut imaginer des calaveras mexicaines. Toutes s’imbriquent et se complètent magnifiquement. 
L’autre choix audacieux est la représentation des personnages. L’histoire est celle d’hommes, et pourtant ils ont un graphisme proche de ceux des pantins (peut être car ils sont les marionnettes dans les mains du destin). Et cependant, par la magie du talent de Gutierrez tout est crédible est on s’identifie parfaitement aux personnages.
Je vous ai parlé du média lumineux et chaleureux qu’est ce film.
Mais il est plus que ça, il est porteur de valeurs et de notions fortes. Si certains ont vu la revisite du mythe d’Orphée, ce film est avant tout une histoire sur l’amour. Sur l’amour entre un homme et une femme, un amour qui permet de tout affronter, même quand c’est effrayant, même quand tu as peur à en mourir. Tu peux tout affronter pour avoir juste le droit de tenir la main de celui(celle) que tu aimes. Un film sur l’amour filiale,des parents, des grands parents,un sentiment maladroit, imparfait, plein d’incompréhensions mais extrêmement fort; et sur l’amitié, qui surmonte tout.
Mais plus que tout c'est un film léger sur le deuil. Et sur comment on survit à ses parents. Pourquoi il faut penser à eux avec le sourire, et pourquoi l’amour que l’on porte à nos morts, fait de nous qui on est, et peut nous aider à avancer et ne pas être un poids
Finalement c'est une ode à l’acceptation de soi. Un plaidoyer pour que l’on arrête d'essayer d’être quelqu’un que l’on n'est pas mais que les gens qui nous entourent projettent sur nous. Un encouragement à se trouver, pour pouvoir vivre sereinement.

Il m’a été difficile d’écrire sur ce film tant pour moi, il est riche. C'est un moment d’une esthétique recherchée, et qui ne délaisse pas le sens. Lorsque mon père est mort, j’aurai voulu que ce film existe pour que je puisse le faire voir à mon petit frère pour qu’il en tire force et l’optimisme.

Si vous avez aimé ce film, si son graphisme vous a fait du bien, sachez que le réalisateur jorge R Gutierrez peint et en ce moment expose de ses œuvres. Je vous mets le lien de l’article de ma moitié, pour que vous puissiez prolonger la découverte de son univers pepsi.



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