jeudi 2 mars 2017




GRAVE de Julia Ducournau



il y a quelques mois je publiais mon avis sur Grave sur un autre blog. il était tranché. le temps a passé et aujourd'hui que ce film est décanté. il me reste que le souvenir fort de ma rencontre avec ce film. une sorte de cicatrice que je chéris. et une expérience que je conseille à tout le monde.


Je ne vous parlerai pas de l'histoire de ce  film. J'ai décidé de vous laisser y avec le même bagage que moi. Une jeune fille entre à la fac, enfin ici en première année de véto. Végétarienne, elle se retrouve à devoir manger de la viande crue pendant un bizutage. A partir de là des choses vont se passer. Voilà tout ce que je vous dirai. Éventuellement la veille du jour ou vous irez le voir en mars prochain je vous donnerez une liste de nourriture qu'il ne faut plus que vous ayez chez vous, quand vous rentrerez de votre séance. Ce film est une expérience, ça ne sert à rien de la galvauder.
Mais je peux saluer des choses, d'abord la scénariste qui est aussi la réalisatrice, pour avoir explosé mes repères. Pour avoir su m'amener gentiment à des endroits ou je ne voulais pas aller dans cette fac pourrie est grise, face à l'horreur qui se cache en nous, devant la part d'ombre la notre et celle des autres que l'on ignore. Mais aussi pour avoir su provoquer en moi, physiquement des choses . Ce que je n'ai pas vu venir. Pendant plusieurs heures l'idée même d'avaler quelque chose ne serai-ce que du café, me donner envie de vomir. Il faut que vous sachiez que pendant des années j'ai été aide soignante, dans des services toujours bien hard core. Jamais rien ne m'a empêché de manger, et je pensais que ce serait toujours le cas, ben non; chapeau madame.
Je me suis demandée si c'était parce que j'étais végétarienne et que je comprenais le rapport initiale de l’héroïne à la viande, parfois si c'était par ce que j'avais les cheveux longs. Mais je crois que c'est parce qu'elle est hyper talentueuse. Et que sa réalisation à quelque chose de vaudou. Et que c'est une bonne chose.
Le deuxième atout du film c'est un putain de casting.
Ils sont trois à tenir l'histoire, et ça tombe bien car on oublie les autres, tant ils habitent l'écran. D'abord l'homme, Rabat Nait Oufella, acteur aussi talentueux que beau. Il est l'ami, le frère, le coloc que l'on veut tous. Il habite son rôle avec une aisance et sincérité qui fait du bien. Son incroyable talent rend tout probable, il peut tout jouer. Puis il y a le tandem des deux sœurs et Ella Rumpf est l’aînée. Elle incarne la dualité de ce statut familial; étant parfois protectrice, souvent pénible devant cette petite sœur très agaçante. Elle arrive à incarner ces variations frénétiques. Elle encaisse et donne de l'épaisseur aux climax du film avec aisance et subtilité.
Puis il y a le personnage principal du film, Justine interprétée par Garance Marillier, elle est formidable, elle traverse ce film avec son teint de porcelaine et ses frêles épaules en dégageant une force incroyable. Parfois semblant aussi fragile qu'un oisillon avec des choses à portées bien trop lourdes pour elle, d'autre fois elle est une pure prédatrice en robe de cocktail. Elle a un jeu impeccable et riche. Elle sait provoquer la sympathie en toutes circonstances même les plus gores. Elle incarne ce film elle n'est pas que le visage sur l'affiche, son charisme et son talent rendent tout possible. Rabah Nait Oufella dévore l'écran, il est animal et sexy en diable. il détonne dans la grisaille de cet univers. quant à ella rumpf il y a peu de mot pour décrire à quel point elle est hypnotique.

Ce film empêchera quiconque en 2017 de dire que le cinéma français se résume aux films déprimés et aux comédies bien lourdes. C'est pour des films comme lui que l'on blogue et que l'on va au cinéma. Pour des films comme celui-ci qui vous secouent sans jamais tomber dans la facilité. A l'heure des cartes d’abonnements et au films mille fois rebootés; il fait du bien, par sa différence et par ce qu'il promet pour les prochaines années tant en plus d’être super bon, il est un vivier incroyable. Il faut le voir, je ne dirai pas que j'ai aimé, je n'aime pas être malade, je n'aime pas perdre le contrôle de mon corps. Mais c'est du bon cinéma, de l'excellent même et à tous les niveaux et ça on ne peut pas se permettre de passer à coté




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