jeudi 13 avril 2017

Ghost Dog




GHOST DOG
jim Jarmusch


Il y a bien longtemps que j'ai découvert ce film. Mais mon amoureux ne le connaissait pas. Depuis des années on l'a en dvd, et jamais on avait pris le temps de le regarder. Mais après avoir vu Paterson, j'ai décidé de voir et revoir plusieurs films de Jim Jarmusch dont celui ci.

Ghost dog est le nom de samouraï que s'est choisi notre héros. Il vit sur le toit d'un immeuble du New Jersey, ou il élève des pigeons et lit l'Hagakure, le code du samouraï. La nuit il sort, et va travailler, il est tueur à gages. Un jour, il reçoit la mission de tuer un homme, qui couche avec la nièce d'un mafieux. Et finalement c'est lui qui se retrouve au centre des problèmes.
Il est difficile d'écrire sur ce film que j'ai pourtant adoré. Ça fait plusieurs jours que j'essaie mais en vain. Je pense que le fait qu'il soit à la fois épuré dans sa forme et riche dans son contenu ne simplifie pas l'exercice.
Le postulat est basique, on l'a déjà vu. Et c'est en ça qu'il ressemble tant au film de Melville dont le réalisateur revendique l'influence. Mais ici c'est pour faire mieux ressortir des valeurs fortes d'honneur et d'intégrité.
Le scénario et la réalisation sont dépouillés, simples et efficaces. Les dialogues sont peu nombreux, ghost dog est peu causant comme personnage. Mais les silences sont explicites.
Il a des échanges formidables (dignes de la pataphysiques) avec son meilleur ami qui parle français, alors que le tueur ne parle qu'anglais. Il n'y a aucune communication réelle mais ils sont en phase. Ils prononcent les mêmes mots dans deux langues différentes. Il paraît incroyable qu'ils aient réussi à se trouver. Pour moi c'est l'un des passages les plus forts du film.
Pour ne pas transformer ce film taiseux en film silencieux; jim Jarmusch l'habille avec un choix musical très audacieux. A la fois en prise avec la période ou ce film est sorti très fin des années90 (des morceaux de rap et d'autres plus électroniques) mais aussi certains plus intemporels qui eux sont les repères de l'état d'esprit de notre personnage central.
La réalisation est sans fioriture, mais tellement efficace! Car tout ce que l'on ne retrouve pas dans des effets spéciaux, ou dans des choix aventureux de décors il le met dans la poésie du film. Il y a un passage absolument magique avec un bateau (pour toute personne qui pense que c'est impossible sachez que dans la ville ou on habite il y en a un dans un endroit similaire)et tant d'autres choses...
Puis il y a les thèmes de ce film. Thèmes que l'on retrouve dans les enseignements des samouraïs. Cette philosophie est déclinée pendant tout le film. Les livres lus sont l'hagakure et Rashomon. Ghost dog revendique cette doctrine et en applique les codes. Il est fidèle autant en amitié qu'envers celui qui un jour lui a sauvé la vie, il transmet ses valeurs, il combat avec honneur...
Ce film est plein de bons acteurs, mais c'est forest whitaker qui le porte, et qui est présent dans chaque scène. Il ne parle quasiment pas. Tout est expliqué par un regard, par une manière de bouger de se mouvoir. C'est une leçon d'acting.

J'aime Jim Jarmusch, j'aime sa poésie, et ce film est l'un de ceux qui me touche le plus par son intégrité et l'ambiance qu'il dégage.

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