QUEEN
OF KATWE
de
mira Nair
Queen of Katwé, suit la championne d'échec Phiona
Mutesi alors qu'elle a une petite dizaine d'années. Pour permettre à
sa famille de survivre, elle vend des épis de mais, au bord de la
route de son bidonville katwé.. En effet sa maman élève seule ses
quatre enfants et chacun d'entre eux travaillent pour que tous est à
manger, ainsi qu'un toit pour dormir.
A force de voir son frère
disparaître, Phiona décide de le suivre et se retrouve dans le
cours d'échec de Robert. Robert est un ingénieur issu lui aussi de
Katwe. N'ayant personne pour le pistonner dans une entreprise il se
décide à travailler pour l'église et à encadrer les enfants.
Constatant qu'une partie d'entre eux viennent en voir d'autres jouer
au foot mais ne peuvent pas participer, car leurs parents n'auraient
pas les moyens de les soigner si ils se blessaient. Il leur propose
de faire un autre jeu de stratégie moins dangereux... les échecs!
Il créé un espèce de cours de d'échecs ou les enfants apprennent
à jouer et peuvent manger du porridge.
C'est dans ce cours qu'arrive
notre héroïne. Alors qu'elle ne sait pas lire, elle comprend tout
de suite les stratégies, comment anticiper et devient vite le petit
prodige de l’Ouganda. Cependant tout parcours initiatique est
difficile, et c'est ça que nous suivons.
Le travail sur l'image retransmet avec beauté et
parfois âpreté les couleurs de l'Afrique. Il n'y a pas un moment ou
à l'image on ne voit pas la pauvreté, mais il n'y a pas un moment
ou l'on ne voit pas ses couleurs chaudes sur les tissus, sur les
habitations ou dans les paysages. Ce qui m'a le plus étonnée est le
discours sur l'enfance de ces petits. Je m'attendais quand même à
une vision très Disney. J'avais tout faux. Tiré du roman
autobiographique de cette championne, on aborde la misère, la mort
que ce soit des adultes ou des enfants. le manque de tout. La
maternité précoce, mais également l'inquiétude quand arrive l'age
ou elle devient femme.
Le racisme, et l'exclusion que provoque la
pauvreté. Tout est abordé, pour certaines choses au détour d'une
phrase, pour d'autre de manière plus développée. Mais ces thèmes
sont portés par ces enfants plein d'entrain, ils allègent le ton du
film tout en préservant le fond. Et ces thèmes passent sans jamais que le
film effleure le mélodrame.
Une prouesse de la réalisation, mais elle n'est pas
seule tout est justement mené. La réalisatrice articule son récit
en fonction des parties importantes que joue Phiona. elles sont des
marqueurs tout autant de l'évolution de son jeu que de son évolution
personnelle, voire celle de sa famille. ça allège, le récit et
balaie tout ce qu'il y a à balayer. Cette dextérité dans la
réalisation se retrouve dans la manière de diriger son casting
majoritairement d'enfants, une vraie prouesse. Ils sont tous
tellement attachants, et si forts qu'ils sont inspirants.
Les adultes
sont principalement représentés par David Oyelowo et Lupita Nyong'o,
ils sont parfaits , ils n'ont pas le choix, c'est le minimum à faire
quand on donne la réplique à ces enfants.
Lupita nyong'o en est l'exemple le plus marquant. Elle
est Henriette, ses mimiques, sa beauté, la force qui émane d'elle
rend possible l'histoire incroyable de femme africaine, veuve mère
et seule. Et c'est en ça que je suis la plus reconnaissante au film.
Le discours sur cette mère courage qui apprend la force à ses
enfants et qui leur permet d’être des gens biens. Cette femme qui
affrontera la misère sans aucune compromission, pour ne jamais
montrer le mauvais exemple à ses enfants. Et qui fera toujours au
mieux pour eux. Ne baissant jamais les bras, et se battant chaque
jour.
Elle n'est pas la seule femme forte de ce film. Sa
fille est la fille de sa mère. Elle est têtue, courageuse,
volontaire, investie et pense autant à sa famille qu'à elle.
Ce film m'a émue par son discours, par ses
personnages, par la force qui émane de lui. C'est un film sans
concession pour un Disney. Et pourtant il n'y a aucune date de sortie
en france. Je ne ferai pas de politique à trois balles, mais je me
demande ce qui peut bien l'empêcher de sortir .
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